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what's up freaks ?

24 novembre 2014

J’ai des cheveux courts, comme beaucoup de gens

J’ai des cheveux courts, comme beaucoup de gens sur Terre.

Je n’aime pas porter de décolletés, comme beaucoup de gens sur Terre.

Je ne porte pas de talons, comme beaucoup de gens sur Terre.

J’aime les filles, comme beaucoup de gens sur Terre.

Des quatre saisons, j’aime particulièrement l’hiver, comme beaucoup de gens sur Terre.

J’aime marcher la nuit dans la ville, comme beaucoup de gens sur Terre.

J’ai peur d’aimer les autres, comme beaucoup de gens sur Terre.

J’ai des rêves, comme beaucoup de gens sur Terre.

Mais surtout, j’ai une tête, deux bras, deux jambes, un corps, comme beaucoup de gens sur Terre,

Et malgré toutes ces similitudes, je reste différente,

Et ça, ça suffit pour être seule.

 

Sooooo What's up freaks ? En ce moment au menu c'est reflexion intense. Ouais des fois j’imagine ma vie telle qu’elle aurait dû ou pu être si j’avais été normale.

 

J’entends par là si j’avais été une fille, peut être un peu garçon manqué, mais qui aime se maquiller, mettre des robes occasionnellement. Une fille qui aime passer des heures dans les magasins, poussant le souci du détail à l'extremisme pourquoi pas, jusqu’à accorder la couleur de son vernis à son soutien-gorge. Une fille qui sache se mettre en valeur, de sorte que tout le monde tombe sous son charme. Une fille drôle et intelligente, avec un certain charisme mais sans rien de hautain. J’aurais aimé être complice avec ma mère, pouvoir l’aimer correctement. J’aurais aimé pouvoir comprendre mes sœurs, et même avoir un avis qui compte, être un modèle pour ma petite sœur. J’aurais aimé que mon frère n’ait pas honte de moi, que personne n’ai honte de moi.

Mais j’aurais aussi pu être normale si j’avais été complètement un garçon. Dans ce cas, j’aurais pu porter des vêtements de mon choix, sans être regardée de travers. Les reproches quand à mon style vestimentaire se seraient transformés en louanges, et ma façon de me coiffer aurait été jugée très soignée. Le fait que je dessine aurait été pris comme une qualité rare chez un garçon et mon goût pour le sport aurait été plus écouté. On aurait admiré que je sache jouer du piano et de la guitare ainsi que d’aimer autant la littérature. En bref, tout ce qui chez moi en tant que fille est raillé, serait alors félicité.

 

Mais devrais-je pour autant me considérer comme transsexuelle ? Ais-je réellement envie de changer totalement de corps ? Je n’aime certes pas ma poitrine, mais supporterais-je un pénis ? Est-ce qu’à 18ans, quand on habite encore avec ses parents, qu’on vient seulement de rentrer à la fac, qu’on n’est jamais sorti avec personne, qu’on ne connaît rien de la vie, est-ce qu’on est en mesure de faire ce genre de choix ?

Au fond, je demande juste à être normale dans ma différence. Normalisez ma différence. Faites que vos regards ne s’étonnent plus sur une vérité que vivent sur Terre tant de gens. On peut partager tellement de choses, se trouver tellement de points communs en faisant juste abstraction de l’apparence. Ce n’est qu’une enveloppe.

Souvent je me dispute avec ma mère. Pas avec mon père, parce qu’il ne parle pas mon père. Il juge, mais il ne communique pas. Dans le film de Xavier Dolan « j’ai tué ma mère », le conflit mère fils est violent, explosif, brutal, passionnel. Moi je n’explose pas, pourtant chacune des révoltes qui ont animées Hubert, je les comprenais, je les ressentais. J’avais envie d’hurler, de m’enfuir, de revendiquer, tout comme lui le faisait. Mais la différence c’est que lui vit seulement avec sa mère. L’affrontement se fait d’égal à égal. Moi, je ne peux pas m’attaquer à cette entité que sont mes parents, comment pourrais-je ? Ce n’est pas ma parole contre la leur, c’est ma parole contre la Vérité. A deux ils ne laissent aucune place au doute et m’écrasent de leur assurance. Je ne peux qu’avoir tort, j’ai perdu avant d’avoir même ouvert la bouche. Mais un jour, je le sais, je le sens, je trouverais cette force. Et ma rage, toute cette colère noire concentrée en moi explosera et je serai libre enfin.

 

J’imagine que ce ne sera pas simple. J’essayerai d’oublier les gens que j’aime, mais qui eux ne m’aiment pas assez pour comprendre ou juste tolérer ce que je suis. J’imagine ma mère. Je l’imagine me dire que c’est fini, qu’elle aura fait tout ce qu’elle avait pu mais que je savais à quoi m’attendre. J’imagine la solitude. J’imagine la douleur.

Et le mensonge. Toujours et encore le mensonge. Parce que je me connais et je sais que je serais incapable d’avouer ma différence. Je voudrais tellement être normale que si je pouvais en avoir l’apparence je ferais tout pour ne pas qu’on sache que c’est faux…

 

Des fois je me dis que ce serait tout de même plus simple de se soustraire à cette vie. Je ne serais jamais heureuse, alors à quoi bon lutter ? Je ne tire pas cette question de ma crise d’adolescence, ne vous méprenez pas ! Depuis que j’ai compris du haut de mes 7ans, sans toutefois pouvoir me l’exprimer clairement, que quelque chose clochais dans mon être, je nourris cet instinct de mort. J’aime les gens, mais j’en ais terriblement peur. Je les admire, je les imite. J’aime leurs rires, leurs larmes, leurs joies et leurs peines. Je suis en extase devant leur énergie, leur volonté et leur persévérance. Cette opiniâtreté, cette rage de vivre, les idéologies brisées, les rêves fanés… je critique, souvent je suis cynique et amère : je suis jalouse de ne pas pouvoir ressentir toutes ces choses. Je ne sais pas me battre pour ce que je suis, pour ceux que j’aime. Je suis inutile. Et pire encore que cette conscience d’être inutile, j’ai ce sentiment permanent d’être un boulet pour ceux que j’aime.

 

En fait, faudrait réussir à créer un monde moins conservateur, plus ouvert. A l'image de la multiplicité des gens qui le peuple, plutôt qu'à celle des gens qui ne tendent qu'à uniformiser notre diversité.

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23 novembre 2014

un combat perdu d'avance ?

En ce moment je ressens un grand sentiment d’insécurité. Cet étrange sensation qu’un danger est sous latent, comme une présence dans mon dos. Il n’y a aucun remède, alors j’ai peur. J’augmente la musique, je réfléchis. La pensée rationnelle peut être une échappatoire. Ou pas.

Petite, je pensais que je ressentais la présence de monstres qui me voulaient du mal. Maintenant, sans que mon inquiétude n’en sois diminuée, j’ai compris que ce n’étais que le futur qui me menaçait de la sorte.

 

Vers mes 8 ou 9 ans, j’ai ressentis pour la première fois ce sentiment. On était en vacances dans les Alpes. Mon palmarès de « bêtises » était déjà bien fourni, et j’avais pris l’habitude d’entendre que j’étais une menteuse fourbe. C’est la première fois que j’ai eu vraiment peur de ce que j’allais devenir après. Je me souviens m’imaginer habiter dans la montagne, en autarcie, éleveuse de chèvres. Loin des gens, des problèmes et des tentations. Comme une punition pour me protéger. J’avais assimilé en fait la douleur de mes parents de me voir toujours hors des chemins battus de la bonne conduite. Aucun enfant ne veut faire souffrir ses parents, partir était une manière de les soulager.

Honnêtement, j’ai également conscience d’être et d’avoir toujours été trop fainéante pour vouloir changer et cet exil volontaire m’évitait de modifier mon comportement. En fait, partir loin des gens revenais à partir loin des reproches. Expression d’égoïsme primaire en somme.

 

Ce soir, je l’ai senti se glisser dans mon dos. Il s’est installé, comme on retrouve son lit après une dure journée. Alors j’ai réfléchi. Pourquoi maintenant ? Je n’ai pas passé une excellente journée, il est vrai. Je n’ai cessé de ruminer mon inutilité, de penser au sens vide de la vie et à mon incapacité totale à me révolter pour évoluer. Mais cette journée n’est que très peu différente des autres de ce point de vue. Non, l’élément déclencheur doit être un peu inhabituel, suffisamment marquant pour m’obséder et me démoraliser. Comme le fait que ma sœur ait des rapports non protégés avec son petit copain de 33ans ? Oui, ça, ça marche. Sa manière de me dire qu’il lui a assuré que c’était sans risque de se retirer avant, de s’énerver devant mon incrédulité et mon indignement. Malgré les années de prévention sur les rapports protégés, auparavant obtenus par la force de nos ancêtres féministes descendues se battre pour nos droits, la seule parole d’un profiteur l’avait convaincue. Ces campagnes sont prolongement du combat de nos ancêtres, les ignorer c’est cracher sur celles qu’on appelait les 50 salopes et toutes les autres. Contre qui les femmes se battent elles finalement ? Contre la société patriarcale ou contre elles-mêmes ? Il n’y pas de pire ennemi que soi même, on le sait, mais combien de fois verra-t-on le proverbe avéré ?!?

 

D’un seul coup je réalise l’étendue de l’impasse dans laquelle l’humanité entière est plongée. Je suis défaitiste peut-être, pessimiste probablement, cynique j’en suis persuadée. Mais le fait est que je suis convaincue que nous n’avons aucun avenir. Depuis les débuts de la vie humaine sur Terre, combien de fratricides nous ont frappés par rapport au nombre de progrès réels réalisés à long terme ? Le chiffre est dérisoire. L’humain n’est pas un animal de société et croire le contraire est d’une naïveté attendrissante digne d’un bambin de 5 ans… Nous ne faisons que nous aimer nous même dans une quête toujours grandissante d’égoïsme. Qui se ressemble s’assemble, la différence est prohibée, la masturbation un signe de l’envie de l’Homme à se suffira à lui-même. L’autre n’est qu’un outil, un miroir de soi qui ne sert qu’un temps.

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